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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 10:35

Quand on lit les très nombreuses biographies de personnes atteintes d'autisme, on se rend vite compte que le moment du diagnostic est très important pour chacunes d'entre elles.

 

Evidemment, ces biographies ont toutes été écrites par des personnes capables de le faire... et je sais bien que mes élèves, avec leur déficience associée, ne seront jamais capables d'exprimer autant de choses.

 

Mais cela m'a fait réfléchir...

 

Mes élèves aussi ont le droit de savoir qu'ils sont atteints d'autisme... que ce qui les rend différents est identifié, qu'ils ne sont pas les seuls à avoir ces symptomes... qu'ils peuvent réussir à vivre très heureux avec ce diagnostic et que ce n'est pas une maladie, mais un handicap.

 

On s'appuie très souvent sur les récits des autistes de haut niveau ou sur les remarques des personnes Asperger pour comprendre les autres personnes atteintes d'autisme... ce n'est pas pour rien si on parle de "spectre autistique" : même s'ils sont très différents de mes élèves, c'est en lisant tous ces témoignages que petit à petit on peut essayer de comprendre la façon de penser des personnes autistes... on peut essayer de voir les choses comme les personnes autistes les voient.

 

Dans ma classe, tous mes élèves sont différents... Certains n'ont pas les moyens de comprendre ce qu'est l'autisme... C'est quelque chose de très abstrait, c'est déjà difficile à comprendre pour les chercheurs, alors pour mes élèves les plus en difficulté, cela me parait vraiment être impossible...

 

Mais je suis persuadée que certains ressentiront un réel soulagement à comprendre ce mot "AUTISME" qu'ils doivent avoir entendu souvent sans le comprendre. Même s'ils n'en ressentent pas vraiment le besoin et ne nous demandent jamais textuellement : "C'est quoi l'autisme ?"

 

La première chose à faire quand on part dans cette direction, c'est de bien réfléchir pour ne pas se tromper : dans cette entreprise, on n'a absolument pas le droit à l'erreur... il ne faut pas déclencher chez les élèves de nouvelles angoisses en abordant ce sujet avec eux !

 

Cela fait trois ans que ce projet trotte dans ma tête... j'en ai parlé avec la psychologue de l'établissement, avec de nombreux professeurs lors de mon capa-sh... et puis j'ai rencontré Stéfany Bonnot au MIN autisme à l'INS-HEA, grâce à Christine Philip. Stéf (comme elle veut qu'on l'appelle) est diagnostiquée Asperger ; son métier est d'aider les AVS qui s'occupent d'enfants autistes, elle est donc très calée pour répondre à ce genre de questions...

 

Aucun de ces professionnels n'a eu de réponse catégorique à mes questions : "Y a-t-il un risque à aborder l'autisme avec mes élèves ?", "Est-ce qu'ils peuvent être plus angoissés avec ces connaissances ou alors ces séances ne peuvent-elles être que positives ?"

 

Parce que là est l'important : s'il y a le moindre risque pour qu'un seul de mes élèves soit gêné par mes propos sur l'autisme, alors mieux vaut appliquer le principe de précaution et ne rien faire. Mieux vaut ne pas aborder un sujet si je n'y ai pas parfaitement réfléchi avant et que je ne maîtrise pas les conséquences que cela peut avoir sur les élèves.

 

Personne ne m'a vraiment dit : "Tu peux y aller, il n'y a aucun risque."

 

Et je le conçois. Comme pour chaque séance avec des élèves atteints d'autisme, il faut adapter à chacun ce qu'on compte dire et même si on doit en parler ou non.

 

Alors je me suis tournée vers les personnes qui connaissent le mieux mes élèves : leurs parents. Ils sont les seuls qui savent exactement ce que ces séances pourront déclencher chez leurs enfants, ils sont les seuls à savoir comment réagissent leurs enfants quand on parle d'autisme devant eux...

 

Donc après avoir déterminé avec quels élèves j'avais l'intention de travailler, j'ai demandé à leurs parents ce qu'ils en pensaient... Et leurs réactions ont toutes été positives ! Une seule famille m'a dit : "Il ne comprendra pas.", les autres ont trouvé que c'était une très bonne chose de savoir tout cela avant de quitter l'établissement (en effet, ces élèves vont avoir 20 ans et seront considérés comme des adultes dès l'an prochain).

 

Le plus difficile restait à faire : trouver des images afin de me faire comprendre de ces 3 élèves... et trouver comment faire, de quoi partir, dans quel ordre...

 

 

J'ai posté les outils que j'ai fabriqués ainsi que la façon dont j'ai procédé sur cette page :  Leur dire qu'ils sont autistes et ce que ça veut dire.

Mais encore une fois, c'est une façon de faire, c'est celle que j'ai choisie pour cette classe, mais ce n'est absolument pas un exemple à suivre forcément ! Je ferais certainement différemment avec d'autres élèves !

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