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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 18:41

Je ne parle pas de graphisme, mais bien d'écriture.

 

Pour les élèves qui arrivent dans ma classe (à 16 ans) et qui n'ont jamais réussi à écrire une lettre ou un chiffre à cet âge, je ne m'acharne pas : j'estime que l'adolescence n'est plus un âge où faire du graphisme.

 

Pour ceux qui sont en cours d'apprentissage de l'écriture de leur prénom, je continue, bien sûr ! Le fait qu'ils puissent signer est assez important pour qu'on se batte : il faut qu'ils y parviennent s'il y a la moindre chance pour qu'ils en soient capables !

 

La plupart des élèves qui arrivent dans ma classe écrivent en majuscules d'imprimerie.

 

L'écriture cursive (en lié) pose énormément de problème aux élèves avec autisme. En passant par l'écriture en majuscules, ma collègue leur permet de réaliser quelques petites production d'écrits, et c'est quand même bien plus motivant pour avoir envie de se donner le mal d'écrire en lié après !

 

Quand je dis qu'il faut de la motivation pour la cursive, ce n'est pas exagéré du tout : écrire des mots d'une traite est vraiment très compliqué pour mes élèves !

 

D'ailleurs, j'ai recopié un passage du livre de Daniel Tammet "Je suis né un jour bleu" où il explique que lui aussi trouve cela compliqué :

 

" L'écriture était toujours fastidieuse. Certaines lettres, le g et le k en particulier, étaient fatigantes parce que je n'arrivais pas à me rappeler comment il fallait faire. Je m'entrainais à écrire des lignes et des lignes de g et de k, feuille après feuille, mais leur boucle et leur bras n'étaient pas naturels pour moi et il me fallut beaucoup de temps avant d'être capable de les réaliser avec confiance. J'étais à la traine, incapable d'écrire des mots en reliant les lettres les unes aux autres. Si les lettres étaient déjà difficiles une à une, les combinaisons telles gh et th étaient impossibles à exécuter d'une seule traite. Encore aujourd'hui, j'écris la plupart des lettres d'un mot l'une après l'autre. "

 

Il faut pourtant bien avouer que l'écriture en majuscules d'imprimerie leur prend un temps fou... bien souvent, elle est aussi plus grande et la moindre phrase-réponse demande plusieurs lignes...

 

J'ai donc longtemps cherché une solution pour réussir à faire entrer mes élèves dans l'écriture cursive... (cela me parait très important pour une bonne intégration dans la vie quotidienne - et puis un de mes élèves est scolarisé avec un de mes collègues une heure par semaine... on s'est rendu compte qu'à cette occasion, c'est son écriture qui pose le plus de problème !)

 

Un des moyens que j'utilise est la copie sur ordinateur (j'en parle ici ). Quand ils ont le niveau pour recopier de l'écriture cursive, je leur fais écrire avec la police "CURSIVE"...

Un de mes élèves m'a un jour dit : "C'est dur d'écrire en lié !", alors qu'il le faisait dans WORD !!!

Comme quoi, il n'y a pas que le geste d'écriture qui leur pose problème, mais aussi la succession des lettres sans découpage ! Même en tapant sur chaque touche, ça lui paraissait difficile de voir le mot écrit sur l'écran !

 

 

L'autre vrai moyen que j'ai trouvé pour réussir à faire écrire mes élèves en lié, c'est la méthode de Danièle Dumont. Danièle est ré-éducatrice en écriture. Elle est formidable ! Son livre est passionnant, il s'appelle "Le geste d'écriture".

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Elle a aussi créé toute une série de petits carnets d'écriture qui ne sont pas très chers et très bien faits (grâce à ses connaissances inouies).

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Voici le lien de son site.

Grâce à elle, j'ai compris que l'écriture en lié est avant tout un déplacement du poignet qui ne s'obtient pas en alignant des traits horizontaux ou verticaux sur des lignes... puisque ces traits ou autres graphismes sont toujours détachés les uns des autres : il faut vraiment travailler la fluidité du geste d'écriture.

      Le cahier 1 de maternelle (le tout premier de la série) est particulièrement bien fait pour apprendre les bases des gestes que nécessitent l'écriture... Et la méthode d'apprentissage est vraiment très pratique pour rendre les élèves capables d'écrire en cursive.

 

J'ai en plus la chance d'avoir pu joindre Danièle Dumont à plusieurs reprises, et elle m'a apporté une aide énorme dans la prise en charge de mes élèves.

 

 

Si j'ai le temps, je réaliserai bientôt une page consacrée à ce sujet... mais je ne promets rien...

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 19:06

C'était le 29 mars, sur France 5.

La vidéo de ce film n’est plus proposée sur le Portail de France 5, car ses droits de diffusion en ligne ont expiré.


Ce documentaire était très intéressant, mais encore une fois, il ne faut pas généraliser et penser que ce genre de progrès est possible pour tous les enfants atteints d'autisme...

Bien sûr, sans essayer, on est sûrs de ne pas y arriver...

Mais en se donnant beaucoup de mal et en ayant beaucoup d'espoir, on peut aussi rester sur place... et y perdre la santé si on y a trop cru...

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 10:27

Me voilà de retour d'une semaine de vacances...

 

Je remercie tous ceux qui m'ont envoyé des messages : ça fait vraiment du bien de lire que pendant mon absence, mon blog a non seulement été lu, mais il a servi à certains d'entre vous !

 

Vos témoignages m'aident à continuer, ils me donnent envie de prendre le temps de poster encore plein de choses, même si je ne promets rien, hein !

 

Il y a encore un mois, ce blog tournait à 5 visiteurs par jour en moyenne... quand 30 pages étaient lues dans la journée, c'est que j'en avais relu 25 !!!

Maintenant, vous êtes beaucoup plus nombreux à venir lire : 331 pages lues le 25 février !!! (même si je ne sais toujours pas pourquoi : cet attrait est venu du jour au lendemain !!)

 

Merci à tous de votre intérêt !

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 14:59

Je trouve qu'on entend souvent ça...

 

Pourtant... Les troubles envahissants du développement ont divers origines dont, on en est sûrs maintenant, un fonctionnement du cerveau différent que Laurent Mottron appelle : "L'autre intelligence" (J'adôôre !)

 

Sortir de l'autisme...

 Cela voudrait dire qu'on apprend au cerveau à fonctionner d'une autre façon ? De façon innée, ce cerveau était celui d'une personne autiste... avec toutes les caractéristiques décrites ici

mais grâce aux soins prodigués il fonctionne maintenant comme celui d'une personne neurotypique...

Pourtant, ce cerveau a gardé ses caractéristiques, on ne l'a pas 'remodelé' physiquement... Il est le même théoriquement... On lui a juste appris à fonctionner comme quelque chose qu'il n'est pas : un cerveau de neurotypique...

 

Alors soit on a vraiment réussi à "corriger" ce cerveau et à le faire fonctionner comme quelque chose qui nous paraît "normal"...

Soit on lui a appris à faire semblant de fonctionner comme ceux qu'on trouve "normaux"...

 

D'un côté comme de l'autre, personnellement, je trouve ça triste...

 

 

Je sais que c'est facile à dire quand on n'est qu'une enseignante... Je comprends qu'en étant maman d'un enfant autiste, on doit voir les choses autrement... et je sais que "sortir de l'autisme" peut être le rêve de beaucoup d'adultes atteints de TED...

 

Mais je veux dire qu'en tant qu'enseignante, ce n'est pas le rôle que j'ai envie d'avoir...

 

Je ne veux en aucun cas sortir mes élèves de l'autisme !

 

Je les trouve tellement géniaux comme ça ! Ils ont cette "autre intelligence" dont parle Laurent Mottron ! Ils m'enrichissent tous les jours de leur autisme ! J'ai plein de choses à leur apprendre, et c'est ce que je fais, mais eux me rendent largement ce que je leur apporte : ils sont tellement vrais, authentiques !! Pourquoi vouloir en faire de simples neurotypiques ???

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 10:35

Quand on lit les très nombreuses biographies de personnes atteintes d'autisme, on se rend vite compte que le moment du diagnostic est très important pour chacunes d'entre elles.

 

Evidemment, ces biographies ont toutes été écrites par des personnes capables de le faire... et je sais bien que mes élèves, avec leur déficience associée, ne seront jamais capables d'exprimer autant de choses.

 

Mais cela m'a fait réfléchir...

 

Mes élèves aussi ont le droit de savoir qu'ils sont atteints d'autisme... que ce qui les rend différents est identifié, qu'ils ne sont pas les seuls à avoir ces symptomes... qu'ils peuvent réussir à vivre très heureux avec ce diagnostic et que ce n'est pas une maladie, mais un handicap.

 

On s'appuie très souvent sur les récits des autistes de haut niveau ou sur les remarques des personnes Asperger pour comprendre les autres personnes atteintes d'autisme... ce n'est pas pour rien si on parle de "spectre autistique" : même s'ils sont très différents de mes élèves, c'est en lisant tous ces témoignages que petit à petit on peut essayer de comprendre la façon de penser des personnes autistes... on peut essayer de voir les choses comme les personnes autistes les voient.

 

Dans ma classe, tous mes élèves sont différents... Certains n'ont pas les moyens de comprendre ce qu'est l'autisme... C'est quelque chose de très abstrait, c'est déjà difficile à comprendre pour les chercheurs, alors pour mes élèves les plus en difficulté, cela me parait vraiment être impossible...

 

Mais je suis persuadée que certains ressentiront un réel soulagement à comprendre ce mot "AUTISME" qu'ils doivent avoir entendu souvent sans le comprendre. Même s'ils n'en ressentent pas vraiment le besoin et ne nous demandent jamais textuellement : "C'est quoi l'autisme ?"

 

La première chose à faire quand on part dans cette direction, c'est de bien réfléchir pour ne pas se tromper : dans cette entreprise, on n'a absolument pas le droit à l'erreur... il ne faut pas déclencher chez les élèves de nouvelles angoisses en abordant ce sujet avec eux !

 

Cela fait trois ans que ce projet trotte dans ma tête... j'en ai parlé avec la psychologue de l'établissement, avec de nombreux professeurs lors de mon capa-sh... et puis j'ai rencontré Stéfany Bonnot au MIN autisme à l'INS-HEA, grâce à Christine Philip. Stéf (comme elle veut qu'on l'appelle) est diagnostiquée Asperger ; son métier est d'aider les AVS qui s'occupent d'enfants autistes, elle est donc très calée pour répondre à ce genre de questions...

 

Aucun de ces professionnels n'a eu de réponse catégorique à mes questions : "Y a-t-il un risque à aborder l'autisme avec mes élèves ?", "Est-ce qu'ils peuvent être plus angoissés avec ces connaissances ou alors ces séances ne peuvent-elles être que positives ?"

 

Parce que là est l'important : s'il y a le moindre risque pour qu'un seul de mes élèves soit gêné par mes propos sur l'autisme, alors mieux vaut appliquer le principe de précaution et ne rien faire. Mieux vaut ne pas aborder un sujet si je n'y ai pas parfaitement réfléchi avant et que je ne maîtrise pas les conséquences que cela peut avoir sur les élèves.

 

Personne ne m'a vraiment dit : "Tu peux y aller, il n'y a aucun risque."

 

Et je le conçois. Comme pour chaque séance avec des élèves atteints d'autisme, il faut adapter à chacun ce qu'on compte dire et même si on doit en parler ou non.

 

Alors je me suis tournée vers les personnes qui connaissent le mieux mes élèves : leurs parents. Ils sont les seuls qui savent exactement ce que ces séances pourront déclencher chez leurs enfants, ils sont les seuls à savoir comment réagissent leurs enfants quand on parle d'autisme devant eux...

 

Donc après avoir déterminé avec quels élèves j'avais l'intention de travailler, j'ai demandé à leurs parents ce qu'ils en pensaient... Et leurs réactions ont toutes été positives ! Une seule famille m'a dit : "Il ne comprendra pas.", les autres ont trouvé que c'était une très bonne chose de savoir tout cela avant de quitter l'établissement (en effet, ces élèves vont avoir 20 ans et seront considérés comme des adultes dès l'an prochain).

 

Le plus difficile restait à faire : trouver des images afin de me faire comprendre de ces 3 élèves... et trouver comment faire, de quoi partir, dans quel ordre...

 

 

J'ai posté les outils que j'ai fabriqués ainsi que la façon dont j'ai procédé sur cette page :  Leur dire qu'ils sont autistes et ce que ça veut dire.

Mais encore une fois, c'est une façon de faire, c'est celle que j'ai choisie pour cette classe, mais ce n'est absolument pas un exemple à suivre forcément ! Je ferais certainement différemment avec d'autres élèves !

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 18:56

L'autisme et les émotions :

On entend souvent que les personnes atteintes d'autisme ne ressentent rien ou qu'elles ne comprennent rien ni aux émotions, ni aux sentiments... mais c'est totalement faux ! (voir Josef Schovanec décrypte sa façon de ressentir les émotions.)

 

Pourquoi se mettraient-elles en colère alors ?

 

Elles paraissent souvent indifférentes... Elles n'expriment pas leurs émotions de la même façon que nous et elles ne comprennent pas du tout la façon dont nous exprimons les nôtres...

 

Mais les personnes atteintes d'autisme pullulent d'émotions ! C'est même souvent ces émotions qu'elles ne savent ni gérer ni exprimer qui les rendent si fragiles.

 

Mes élèves sont de véritables éponges à émotion : si je suis contrariée, ils seront nerveux... Si quelque chose me tracasse, ils ne se sentent pas bien... parce que je ne suis pas comme d'habitude, et qu'ils aiment que rien ne change.

 

Quand N. lit, ça me fait toujours des frissons partout parce que je sais quels efforts elle fait pour ça et que c'est notre travail ensemble qui l'a amenée à la lecture... Au début, j'en avais les larmes aux yeux et je le laissais paraître : je la félicitais chaleureusement car j'étais très émue. Et bien elle détestait ça : ça la bloquait complètement et elle était très gênée : elle ressentait mon changement et ça la mettait très mal à l'aise. Maintenant, je reste impassible... mais c'est dur !

 

Un autre exemple : il m'est arrivé plusieurs fois d'être victime de la violence d'un élève.

La première fois que ça a été assez "chaud", j'ai eu tendance à appréhender les séances scolaires avec cet élève, je ne le regardais plus de la même façon (j'ai toujours un regard très positif sur mes élèves, je les trouve géniaux !).

Et bien mon élève a tout à fait ressenti cette appréhension et il ne prenait plus autant plaisir à venir en classe, il progressait beaucoup moins. C'est d'ailleurs en analysant ses résultats que je me suis rendue compte que mon regard sur lui avait changé... Je ne pouvais pourtant pas lui tenir rigueur de sa violence (qui n'était pas vraiment tournée contre moi, mais qui était l'expression d'un grande angoisse).

J'ai alors pris sur moi pour que mes sentiments changent à son égard et que l'appréhension cesse : après tout, je n'ai jamais vraiment eu peur de lui, c'est juste que je guettais une éventuelle crise alors que je peux très bien me forcer à ne pas y penser... Tout est rentré dans l'ordre à partir du moment où je me suis rendue compte que je devais agir avec lui comme avant.

 

 

 

L'incompréhension de la communication non verbale :

 

Le fait de ne pas comprendre ce qu'expriment les autres sans parler est très handicapant, surtout quand il s'agit d'émotions fortes. Une mère qui pleure devant son enfant, c'est déjà parce qu'elle craque... Si son enfant se met alors à rire : cela devient vraiment difficile à vivre... C'est pourtant la réaction la plus fréquente chez un enfant atteint d'autisme.

 

Tout cela pour justifier d'une chose importante : il faut apprendre aux jeunes atteints d'autisme à décoder nos émotions d'une part, mais aussi à savoir exprimer les leurs. On peut penser que ce travail n'est pas à faire par une enseignante... et c'est faux pour deux raisons :

 

  • La première est que quand on travaille dans le milieu spécialisé, il faut s'adapter aux "B.E.P" de ses élèves (les besoins éducatifs particuliers). Or les élèves atteints d'autisme ont énormément de lacunes dans le domaine des interactions sociales et ces lacunes les empêchent souvent d'entrer dans les apprentissages. Si on veut qu'ils progressent sur le plan scolaire, il faut alors commencer par travailler ce domaine afin d'ouvrir les portes vers les compétences habituelles des programmes.

 

  • Le seconde raison pour laquelle l'apprentissage des émotions doit faire partie de l'enseignement scolaire, c'est tout simplement parce que cela fait partie des compétences à acquérir au cycle 1 (Dans les programmes de juin 08, dans « DEVENIR ÉLÈVE », on trouve : « À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de : contrôler ses émotions. »)

 

 

 

Les deux facettes du travail sur les émotions :

1- savoir les décoder

2- savoir les exprimer.

 

Je me suis tout d'abord rendue compte de l'importance de la première partie du travail, c'est à dire "savoir reconnaître les émotions sur le visage des autres".

 

C'est quelque chose qui saute aux yeux dès les premiers jours où l'on travaille avec des élèves atteints d'autisme : ils peuvent rire quand on les gronde et avoir très peur si on est ému aux larmes. Ce n'est pas parce qu'ils sont heureux qu'on soit en colère, ni parce qu'ils ont peur de notre émotion ! C'est parce qu'ils ne comprennent absolument pas ce que cela veut dire quand on fronce les sourcils ou qu'on a la chair de poule.

 

C'est une des nombreuses choses qu'ils doivent apprendre de façon précise alors que c'est inné chez les autres enfants (même s'ils ne naissent pas avec cette reconnaissance, les enfants NT comprennent toutes ces choses seuls, en observant et analysant leur entourage dès leur naissance).

 

La première fois que j'ai rencontré les parents de mes élèves, la maman de l'un d'entre eux m'a raconté une mésaventure qui a fini de me convaincre de l'intérêt de ce travail :

Elle était en courses avec son fils et un inconnu a fait un malaise cardiaque. Il est tombé sans connaissance et tout le monde autour était atterré : on a appelé les pompiers et la foule exprimait beaucoup d'inquiétude - les visages étaient fermés.

Mon élève, lui, s'est mis à rire de façon incontrôlable : il avait un fou rire.

Sa maman m'a avoué avoir eu un peu honte de lui a cet instant, car tout le monde le regardait en pensant qu'il était odieux de se réjouir du malheur des autres (ce n'était pas le cas, évidemment, on le comprend bien quand on sait qu'il est autiste - mais ça ne se voit pas sur son visage).

Cette anecdote n'en est qu'une parmi de nombreuses autres : il est vraiment très important de travailler cette compétence avec de jeunes autistes.

 

 

 

La seconde partie du travail paraît peut-être moins importante, mais elle est capitale : il s'agit de "savoir expliquer ce qu'on ressent".

Je ne vous parle pas de psychanalyse ! Même si on sait tous que le fait de dire à d'autres ce qui nous tracasse peut nous aider à surmonter nos petits soucis.

 

Les personnes atteintes d'autisme ont beaucoup de mal à communiquer. Certains de mes élèves ont mis des années à apprendre à demander quelque chose ("Est-ce que je peux avoir un crayon ?" par exemple, peut prendre énormément de temps - et je parle de ceux de mes élèves qui sont verbaux).

 

Sachant cela, on peut se dire que le fait de leur apprendre à expliquer ce qu'ils ressentent sera trop difficile et pas assez rentable pour s'engager dans un projet aussi long ! Pour envisager cet apprentissage, il faut vraiment être sûr que ça en vaudra la peine !

 

Il se trouve que ça en vaut la peine. TOUJOURS. Je suis persuadée que cet apprentissage est incontournable.

 

Je ne l'ai pourtant pas réalisé avec tous mes élèves par manque de temps, mais je le regrette infiniment pour ceux avec qui je ne l'ai pas fait.

Savoir dire qu'on a mal au ventre quand on a mal au ventre.

Savoir dire qu'on est en colère parce que le bus n'est pas passé par les mêmes routes que d'habitude.

Savoir expliquer qu'on a peur de se mettre à côté d'Untel à la cantine parce qu'il peut être imprévisible ou qu'il est trop actif.

Savoir dire : "Non, je ne veux pas danser avec toi parce que j'ai envie de danser tout seul." à la boum des anniversaires.

Savoir expliquer qu'un bruit nous gêne même s'il ne s'agit que du souffle d'un rétroprojecteur qu'on est le seul à entendre.

Autant de situations où ce que l'on ressent pourrait nous faire faire une crise terrible si on n'arrivait pas à l'exprimer.

 

 

RDV à la page Des outils pour travailler sur les émotions. pour voir les outils que j'ai construits pour ce projet.

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 14:40

On a coutume de dire que les personnes atteintes d'autisme se sentent plus à l'aise face à un écran d'ordinateur que face à une personne...

 

J'espère vraiment que ce n'est plus le cas de mes élèves dans ma classe !

 

La relation humaine me parait très importante et elle reste ma priorité avec eux, même si je sais qu'elle leur demande des efforts (ils paraissent toujours très heureux de travailler en duo face à moi, mais cela les fatigue certainement plus que de travailler face à un écran !)

 

Si cette idée est répandue, c'est qu'elle est sans doute exacte pour les jeunes enfants atteints d'autisme : en effet, il y a ce sacré "besoin d'immuabilité" ! Un ordinateur, c'est immuable : ça réagit toujours de la même façon. Les personnes autistes n'aiment pas les choses imprévisibles... et un ordinateur, il n'y a rien de plus prévisible !

Et puis il est certain que c'est plus facile pour des personnes atteintes d'autisme de travailler face à un écran : cela demande beaucoup moins de concentration, il y a moins de stimuli que face à une personne, même connue (mais qui communique toujours ; même de façon non verbale).

 

Depuis maintenant 2 ans, j'ai un ordinateur récent dans ma classe, ce qui me permet de faire travailler mes élèves avec cet outil.

 

Il existe énormément de logiciels intéressants et très chers pour les aider à progresser dans les apprentissages scolaires. Mais ce n'est pas le sujet de cet article.

 

Je voudrais vous présenter 3 manières d'utiliser l'ordinateur avec de jeunes autistes qui ne nécessitent pour ainsi dire aucun achat et qui ont 2 intérêts :

 

  • d'abord cela leur permet d'adopter l'outil informatique, ce qui est important pour absolument tous les élèves français (cela devrait devenir une priorité dans toutes les écoles, mais ce n'est que mon avis, et en disant cela je pense surtout aux enfants qui n'ont pas la chance d'avoir un ordinateur chez eux)

 

  • et puis cela permet de travailler la généralisation. J'ai déjà évoqué cette particularité de l'autisme dans un autre article : certains enfants autistes ne savent lire que leur méthode de lecture, d'autres ne comptent que dans leur salle de classe... Il est important avec eux d'apprendre les notions dans différents contextes, avec différents outils, différentes personnes, dans différents lieux... etc... Il faut toujours tout diversifier le plus possible. Travailler sur un ordinateur les mêmes exercices que sur une feuille, c'est toujours le même objectif : cela fait acquérir à peu près les mêmes compétences... mais cela leur permet de prouver que ces compétences sont acquises dans plusieurs contextes ! Et ce n'est pas rien !

 

Revenons sur les trois manières : deux d'entre elles nécessitent des pages spéciales (cf la page Utilisation d'un imagier (sur ordinateur) et la page Le logiciel cahiécran.)

 

La première permet de travailler l'encodage grâce à un imagier téléchargeable gratuitement.

 

La deuxième est possible grâce à un logiciel gratuit téléchargeable sur le site de l'INS HEA qui s'appelle cahiécran. Ce logiciel a été conçu pour aider les élèves atteints de handicap moteur à pouvoir faire les mêmes exercices que leurs camarades de classe mais sur un ordinateur.

 

La troisième est tout simplement d'utiliser WORD qui est un logiciel tellement répandu que le fait d'apprendre à l'utiliser est déjà une compétence importante à travailler ! Voilà comment je procède :

Dans la classe, nous avons un "cahier de vie"... comme en maternelle. Il est devenu très important pour tous les élèves ! Il permet de faire un lien entre "leurs différents mondes". Il circule dans les familles chaque week-end à tour de rôle.

 

Voir  Le cahier de vie.

 

Chaque jour, je fais des photos à tous les moments de la journée. On colle ces photos dans le cahier de vie. On doit alors expliquer ce qu'on y fait...

 

Pour la plupart de mes élèves, ces explications sont produites en dictée à l'adulte... Les personnes atteintes d'autisme ont très souvent du mal à construire des phrases même simples... L'emploi des pronoms personnels est très souvent erroné (le "JE" en particulier pose de très sérieux problèmes). Ces dictées à l'adulte permettent de travailler quotidiennement la construction de la phrase et d'adapter la difficulté à chacun : certains seront capables de produire des phrases complexes ("X. écrit pendant que je compte")... Pour d'autres, l'emploi de "JE" nécessitera des mois d'apprentissage... (mais quand il vient naturellement : quel bonheur !!!)

 

L'utilisation de WORD intervient une fois ces phrases dictées et écrites par mes soins.

 

Pour les niveaux les plus simples, j'écris la phrase dictée (souvent très courte) en utilisant des fines bandes de papier sur lesquelles j'imprime des tableaux : une lettre en majuscule d'imprimerie par case.

 

Les élèves utilisent alors un outil où l'activité est décomposée en plusieurs étapes visuelles :

ordi.jpg

Cet outil est d'abord utilisé avec aide : on décompose ensemble, chaque étape est verbalisée.

Puis à force, cela devient possible en autonomie.

 

Pour les niveaux un peu plus élevés, on peut travailler les correspondance d'écriture : dans un premier temps, la phrase est écrite en majuscules d'imprimerie (mais pas dans des cases comme pour les niveaux plus bas). Je suis très maniaque et corrige chaque erreur.

 

Quand cette copie est acquise (qu'il n'y a plus de fautes du tout, même dans la ponctuation), j'écris la phrase en scripte : les élèves doivent alors reconnaître chaque lettre et la convertir pour la trouver sur le clavier. Ils doivent aussi apprendre à utiliser la touche 'majuscule'. (Dans cette étape, on trouve souvent des problèmes de confusion q/p a/e ou b/d).

 

La troisième et dernière étape est très souvent problématique pour des élèves autistes : il s'agit de passer à l'écriture cursive... Très peu de mes élèves savent écrire en lettres cursives... Le fait que toutes les lettres soient accrochées leur pose un véritable problème, mais j'en reparlerai dans un article spécifique à l'écriture.

 

Ils impriment eux-même leurs productions : cela est vraiment motivant pour eux de voir leur travail sortir de l'imprimante !!

 

Ils découpent puis collent leur phrase à côté de la photo correspondante dans le cahier de vie.

 

Cette façon de les motiver n'est pas inutile !

 

Un de mes élèves en particulier me l'a prouvé : j'ai toujours cru qu'il était incapable "physiquement" de se servir d'un clavier (il a de gros problèmes de motricité - handicap moteur associé - et jusque là, il laissait toujours les touches appuyées trop longtemps et écrivait des lignes de lettres identiques) : en fait, il ne comprenait pas l'intérêt de taper sur l'ordinateur... En passant par le cahier de vie, il a compris ce qu'il faisait, il a aussi voulu montrer qu'il en était capable : il a pu montrer ses phrases à sa famille.

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 17:19

L'évaluation est un très gros problème !

 

Comment évaluer ce que sait faire ou non un adolescent atteint d'autisme ? S'il parle, encore, cela peut paraître simple ! Mais quand il ne parle pas !

 

Il existe des tests spécifiques tel que l'AA-PEP. Ce test est à réaliser par quelqu'un de formé pour cela. Les résultats donnent tout un tas de pistes : ce qui est en émergence pour chaque sujet testé au moment du passage du test.

 

Le problème est que c'est assez long à faire passer, qu'il vaut mieux être 2 pour le faire (ou alors tout filmer et analyser par la suite...).

 

Autrement dit, c'est lourd... et moi qui ne suis pas formée pour cela, je n'ose pas me lancer.

Donc j'adapte...

 

 

Pour commencer, je me base énormément sur les évaluations de ma collègue qui connait les élèves depuis de nombreuses années quand ils arrivent dans ma classe... Elle me fait un compte rendu détaillé à chaque fois qu'un élève "monte" dans mon groupe.

 

Puis je réalise mes propres évaluations que j'adapte à chacun... en fonction de ce qu'il sait déjà faire et surtout de ce qui pourra être utile dans sa vie d'adulte (s'il ne sait compter que jusque 3 à 16 ans quand il arrive dans le groupe, je ne vois pas l'utilité de lui apprendre à compter jusque 4 - ce qui lui prendrait certainement les 4 années qu'il passera avec moi... je préfère lui montrer à quoi sert de savoir compter jusque 3 en lui faisant payer des articles à 1, 2 ou 3€ par exemple...)

 

Ce que je cherche avant tout est que mes élèves comprennent à quoi sert tout ce que ma collègue leur a appris, et qu'ils "visualisent" leur progression entre le moment où ils arrivent dans la classe, et le moment où ils en sortent.

 

Pour cela, j'utilise des livrets de compétences imagés que je remplis avec eux. J'ai trouvé (je ne sais plus où) toutes les compétences de cycle 1 en image - c'est un PE qui les utilisait de la même façon que moi en maternelle).

 

Chaque début d'année, je décide des compétences que je vais travailler avec chaque élève et je réalise son livret imagé individuel.

      En voici un exemple (2 feuilles ):

livret-competences-image1.jpg

livret-competences-image2.jpg

Puis l'élève passe en classe et sans aide des exercices d'évaluation associés à chaque item de son livret. On les corrige ensemble, ce qui nous permet de remplir ce qu'il sait faire ou non...

 

On colle des gommettes de couleur verte, jaune ou rouge si "on sait", "on commence à savoir faire" ou "on ne sait pas encore faire".

Ces gommettes sont collées à gauche de chaque dessin des livrets imagés en début d'année.

Ce sont ges gommettes en forme de triangle (vous en voyez l'emplacement prévu dans chaque case) car les ronds de même couleur sont parfois utilisés pour rendre compte du comportement des élèves aux parents le soir...

et il ne faut surtout pas qu'ils associent "je ne sais pas faire" à "je n'ai pas été sage" !!!

Je leur explique très souvent que c'est normal de ne pas savoir faire, et qu'on est là pour apprendre, alors que ne pas être sage, c'est interdit !

 

En fin d'année (vers mai ou juin), on refait une batterie d'exercices presqu'identiques, qu'on corrige de la même façon et on colle des gommettes selon le même principe, mais cette fois ci à droite de chaque dessin.

 

Cela rend visible les progrès de chacun : "tu vois, tu ne savais pas copier une phrase sur l'ordinateur au début de l'année, alors que maintenant, tu y arrives !"

 

Chaque jeune participe ainsi à l'évaluation de ses connaissances et est souvent très fier de se rendre compte de tout ce qu'il a appris.

 

Voilà ce que ça donne en photo :

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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 18:21

Dans ma classe, le travail en autonomie est très important...

D'une part parce que mes élèves ont tendance à toujours attendre qu'on les aide et qu'ils ont vraiment du mal à travailler seuls alors qu'en devenant adultes, ils devront de plus en plus compter sur eux mêmes...

D'autre part, parce que la plupart du temps, les élèves qui sont scolarisés au même moment n'ont pas du tout un niveau homogène : comme dans un cours multiple, je suis donc obligée de m'occuper d'un pendant que les autres s'occupent seuls, puis on tourne.

 

Comme je l'ai expliqué dans l'article sur La structuration, il est important pour que les jeunes atteints d'autisme s'y retrouvent de toujours faire les mêmes activités aux mêmes endroits.

 

Dans ma classe, il y a donc :

  • une table pour les activités "en duo", c'est à dire les activités d'apprentissage où un élève travaille seul avec moi.

duo

  • une autre table au fond de la classe contre le mur pour les activités en autonomie (il y a un encore peu de temps, cette place était isolée par un paravent sur la droite afin d'éviter aux élèves d'être dérangés... cela faisait comme un "box" - on en voit encore la trace au sol. Mais pour l'instant, mes élèves sont tous les 6 assez concentrés sur leur travail et assez habitués au travail en autonomie pour que je l'enlève, alors j'en profite !)

travail-seul

Le fil avec la pince à linge permet d'accrocher l'item qui correspond à ce que doit faire l'élève (une consigne imagée pour qu'il n'oublie pas quelle doit être sa démarche).

  • et une dernière table contre un mur elle aussi pour quand 2 élèves sont en autonomie (il faut que ces 2 tables soient assez éloignées pour qu'ils restent isolés):

travail-seul3

Voilà ce que ça donne en vue d'ensemble :

classe1

 

Les activités que je donne en autonomie ne sont pas que des exercices sur feuille !

 

Alors pour garder trace de ce qui a été réalisé par les élèves, j'utilise des fiches activité (idée de mammouth-resse du site cartables.net qui en utilise dans sa classe de GS et qui les a mutualisées : toutes les miennes sont construites à partir de ses exemples)

 

Il s'agit de remplir une fiche par activité réalisée (par exemple une activité de tri) :

 

Elle reprend quel tri a été fait, quel jour, avec quel résultat, et parfois ce qu'il faudra prévoir la prochaine fois qu'on fera cette activité pour améliorer le résultat ou pour adapter au niveau de l'élève.

Voilà le principe :

LES FICHES – ACTIVITÉ

 

 

 

Objectif :

Garder une trace des activités qui ne se font pas sur fiche, afin d’évaluer les progrès réalisés.

 

Compétences travaillées :

-   elles sont répertoriées sur chaque fiche.

 

 

Matériel :

-   le classeur élève contient toutes les fiches - activité prévues pour lui dans son projet individuel.

 

 

Déroulement :

 

 

Activité de l’élève :

 

 

Observations / aides éventuelles :

 

 

Chaque fois que l’élève réalise une activité qui n’est pas ‘mesurable’, que ce soit en autonomie, en duo, ou ensemble, ses résultats sont consignés sur la fiche – activité correspondante.

 

L’élève n’inscrit rien sur la fiche, mais je réalise l’évaluation devant lui, et lui montre ses progrès quand il y en a : cela le motive à faire encore mieux la fois suivante.

 

 

 

 

Ces fiches sont aussi une grande aide pour l’organisation des séances : elles résument très bien les progressions.

 

 

Cette façon de procéder permet de visualiser les progrès (ou non) pour chacune des activités répertoriées.

 

C’est maintenant devenu une habitude : certains élèves demandent régulièrement à ce qu’on note leurs résultats.

 

L’intérêt de continuer ou non certaines activités avec chaque élève est bien visible.

 

 

 

 

 

 

En voici quelques exemples :

  • celle du jeu des choix (idée que j'ai trouvée je ne sais plus où - peut-être dans le livre d'Eric Schoppler qui explique énormément d'activités pour les enfants atteints d'autisme quelque soit leur niveau):fiche activité - jeu des choix
  • celle du "petit jeu mathématique" :fiche activité - petit jeu mathématique
  • celle des jeux de lecture (il y a une page intitulée 'jeux de lecture') :fiche activité - jeu de lecture

 

 

 

Quelques idées de travail en autonomie à voir aux pages correspondantes (en fonction des niveaux) :

Autonomie : pour les non-lecteurs

Autonomie : pour les lecteurs.

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 14:16
Il ne faut jamais perdre de vue l'âge de ses élèves quand on travaille dans le milieu spécialisé.
Apprendre le dénombrement est un objectif de maternelle... Mais en maternelle, cet objectif sera poursuivi de beaucoup d'autres !
Alors que pour mes élèves adolescents... je peux considérer que s'ils ne savent pas encore parfaitement dénombrer à leur âge, ils ne dépasseront pas beaucoup cette compétence !
Ils resteront dans ma classe jusqu'à l'âge de 20 ans...
L'important est que dans le laps de temps qu'il leur reste (4 ou 5 ans), ce qu'ils auront appris pendant tout leur cursus sur le dénombrement ait une UTILITé !!
Cette compétence a déjà été énormément travaillée : ils ont manipulé, ils ont compté, ils ont rangé dans l'ordre quand cela leur est possible... etc... 

Il me reste à leur montrer à quoi ça sert tout ça !
Quand ils ne l'ont pas encore compris, cela peut être le genre de motivation qui va les "débloquer"...


C'est la raison pour laquelle je travaille le dénombrement essentiellement au travers d'activités concrètes, comme "compter combien il y a d'euros", ou alors "payer un certain prix"...
Mais aussi, au moment de Noël, "compter le nombre de quilles tombées" car tous les ans l'établissement offre à mes élèves une partie de bowling à cette période de l'année.

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