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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 17:33

J'ai passé une partie de l'après-midi à découvrir un blog super !

 

C'est celui d'une jeune asperger qui informe sur ce que veut dire "être aspie"... Merci à sandrine2 de m'avoir donné cette adresse, je la recommande chaudement ! Et merci à super pépette de tenir cette petite perle de blog !

 

C'est ici :

 

link

 

Bonne lecture, même si je recommande aussi les 2 vidéos !!

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 11:50

J'en ai marre de lire ce que je lis et de voir ce que je vois !!!

 

En ce moment, on communique beaucoup sur l'autisme, articles, émissions...

On pourrait croire que tout cela va dans le bon sens... je devrais me réjouir de toutes ces infos données partout...

 

MAIS...

 

 

MAIS je vois trop souvent que, soit disant, il ne se passe rien dans les IME !!!

Dans le magazine "valeurs mutualistes" (pour les adhérents MGEN) qui consacre 3 pages à l'autisme ce mois ci, extrait :

" Une classe qui utilise la méthode PECS coûte 23 000€ par enfant et par an ; un SESSAD qui accompagne à la scolarisation, de 25 000 à 45 000€. Contre 60 000€ pour un IME, qui ne fait aucune scolarisation, et 120 000€ à 300 000€ pour un hôpital de jour, dénué le plus souvent d'accompagnement adapté."

JE NE CONNAIS AUCUN IME où il n'y a pas de scolarisation !!!!

Des conventions sont signées entre les IME et l'Education Nationale : des postes d'enseignants existent dans chaque IME, en fonction du nombre d'enfants inscrits et de leur niveau (évidemment, ils seront moins scolarisés s'ils ont une déficience profonde, car ce serait les mettre en souffrance !!!)

 

 

 

Dans le débat qui a suivi "le cerveau d'Hugo", sur France 2 mardi :

"Dans les IME, on ne fait que des "ateliers pataugeoires"..."

Je travaille dans un IME depuis 8 ans, et je ne sais même pas ce que c'est qu'un atelier pataugeoire !!!

 

 

 

J'ai aussi lu, je ne sais plus où, qu'une maman se battait pour que son fils aille à l'école, parce qu'à l'IME où il est actuellement, il ne fait que de la cuisine... que ça ne lui servira jamais à rien...

Euh... excusez-moi, mais moi, ce sont mes enfants qui me disent ça de leurs programmes scolaires : les maths, la physique... pour eux, ça ne leur servira jamais à rien !!!

Alors qu'est-ce qu'on fait ???

On apprend quoi ???

des choses qui nous servirons... euh : je cherche...

faire nos lessives ? (on le fait avec les éducateurs en IME)

faire la cuisine, la vaisselle, le service ?? (on le fait avec les éducateurs en IME)

faire les courses ? (on le fait avec les éducateurs en IME)

apprendre à téléphoner, à prendre des RDV (on le fait avec les éducateurs en IME)

apprendre à lire ?? (on le fait avec les enseignants en IME)

apprendre à compter ?? (on le fait avec les enseignants en IME)

apprendre à écrire ?? (on le fait avec les enseignants en IME)

apprendre à connaitre quelques métiers, se pré-professionaliser ?? (on le fait avec les éducateurs techniques en IME)

ETC... ETC...

 

 

alors STOP !!!!

bien sûr, et je le comprends, il existe certainement des établissements où tout cela n'est pas si rose et peut-être que je travaille dans un lieu extraordinaire, mais je n'en ai pas du tout l'impression...

et j'échange souvent avec d'autres enseignants en IME qui ressentent la même chose que moi !!

 

et j'ai aussi rencontré un papa qui trouvait les CLIS TED nulles parce que son fils avait eu une mauvaise expérience en CLIS TED... mais toutes les CLIS TED que je connais sont merveilleuses !!!

 

 

alors arrêtons ces généralités et ces mensonges !!!

 

La scolarisation pour tous, d'accord ! Mais adaptons là aux possibilités de chacun quand même !!!!

Ne croyez vous pas qu'il est extrêmement violent de scolariser en école ordinaire et toute la journée un enfant qui a un âge de développement de 3 mois et qui est au stade sensitif ????

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 19:18
Voici le message de son administrateur :
"Bonjour,

quoi de plus productif que la communication, les échanges d'idées ,d'expériences,de témoignages, pour qu'avance notre accompagnement avec la personne avec autisme.
C'est pour cette raison que je mets entre vos mains ce forum qui ne vivra que si vous y participez un minimum.
Pouvez vous donner quelques minutes de votre temps afin d'aider les autres, chacun le peut s'il le veut....
Ce forum est votre propriété , vous pouvez aussi le faire évoluer en émettant vos idées,vos critiques.
 
pour vous inscrire et participer aux échanges il vous suffit de choisir un pseudo et un mot de passe. L'anonymat peut être total selon votre désir.
vous pourrez ensuite dialoguer et être lu par tout le monde , mais aussi dialoguer en privé avec un autre membre si vous le souhaitez.
 
Vous pouvez aussi être un simple lecteur le forum étant ouvert à tous"

 
les premières semaines de vie d'un forum sont les plus importantes alors si vous voulez créer un vrai lien entre les personnes , parents, professionnels......
donnez quelques minutes de votre temps pour que vive ce nouvel outil
 
pendant ce long week end vous aurez bien quelques minutes de libre..............
 
merci à tous

 
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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 09:07

C'est ici !

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 12:37

L'arapi, c'est l'association pour le recherche sur l'autisme et la prévention des inadaptations.

 

Cela se passe le samedi 13 octobre 2012, et le titre est :

 

Quelles évolutions et innovations dans les réseaux et dispositifs d'accompagnement ?

 

Vous pouvez télécharger le programme et le bulletin d'inscription à cette adresse : s'inscrire.

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 12:53

Pour apprendre à gérer les crises, qui peuvent être très violentes parfois, surtout à l'âge de l'adolescence (mes élèves sont presque tous plus grands et plus forts que moi), il faut du temps...

 

Il faut du temps et il faut de l'expérience...

Au début, j'étais un peu perdue quand mes élèves allaient mal : je ne trouvais pas les mots pour les calmer, et pour cause ! Les mots ne sont pas forcément ce dont il faut se servir !

Maintenant que je connais bien mes élèves et que j'ai l'habitude, j'ai appris plusieurs choses :

  • La première est de garder mon sang froid !

Si on panique, on angoisse encore plus le jeune qui est déjà dans une panique quand il crise... Il faut donc savoir rester cool en toute occasion.

 

  • Et puis il faut réagir différemment selon les habitudes du jeune, et selon son caractère.

Certains auront besoin de calme, d'autres de se dépenser, d'autres encore de reprendre leur emploi du temps normal et leurs repères habituels...

Il faut s'adapter !

 

 

Pour réaliser cette page, je me suis largement inspirée du blog d'une maman qui explique très bien comment elle s'y prend avec son fils (je l'avais remerciée au moment où j'avais trouvé son article - il y a 2 ans environ, mais je recommence : merci madame ! vous m'avez bien aidée !).

C'est ici : le blog d'Antoine

 

 

J'ai repris tout ce qu'elle écrit, et je l'ai transposé pour mes élèves.

 

Voilà ce que ça donne :

Il s'agit de comment réagir ou ne pas réagir pour aider l'élève à se calmer.

 

Les personnes atteintes d’autisme peuvent faire des crises de panique. C'est ce qu'on appelle habituellement des troubles de comportements.

C’est souvent une résultante d'une situation mal comprise ou d'un événement qui va les mettre en état de panique.

Attention ! Souvent, mais pas tout le temps : pour certains de mes élèves, on a beau chercher et noter tout ce qui a eu lieu avant la crise, il arrive qu'on ne sache pas à quoi elle était due...

Voir Le livre de B. Sellin, où il dit : "je pense qu'une véritable peur comme aujourd'hui je l'ai sans raison subitement cette angoisse est là et sans raison intérieure elle a disparu de nouveau".

 

(Il est intéressant d'essayer de comprendre ce qui influence l'apparition des crises afin de travailler avec l'élève des situations similaires et de lui apprendre à mieux gérer son comportement dans ces moments là.)

 

Chaque fois qu'une personne avec autisme "combat" un crise et réussit à bien se comporter alors que l'angoisse monte, cela la fatigue énormément.

Stefany Bonnot (qui est diagnostiquée Asperger et dont le métier est d'aider les AVS qui s'occupent d'enfants autistes) parle de "capital énergétique".

Elle explique que tous les matins, elle calcule ce qui risque de la troubler. Pour cela, elle part d'un capital énergétique de 100% et le diminue au fur et à mesure afin de calculer et de rendre sa journée "gérable".

Elle explique par exemple que si elle prend le métro le matin, elle attaque déjà beaucoup son capital énergétique... donc si sa journée doit être compliquée par ailleurs, elle calcule qu'il vaut mieux prendre un taxi, afin de garder de l'énergie pour les autres choses angoissantes.

 

 

Les crises ne sont pas une conséquence d'un caprice ou d'un non-respect des limites, mais bien des crises de panique face à des situations très difficiles à gérer pour une personne avec autisme.

Il est facile de comprendre que gronder l'élève à ce moment là ne sert qu'à accentuer encore sa panique... c'est donc à éviter.

L'élève angoissé a besoin de cadre. Il a besoin qu'on prenne les choses en main pour lui, qu'on sache à sa place car lui est perdu.

Ce n'est absolument pas le moment d'expliquer, ni de dialoguer, et surtout pas de proposer des choix ou de poser des questions ! (Le genre : "Ça ne va pas ?", "Tu veux arrêter l'activité ou tu veux continuer ?"...)

 

Il faut parler le moins possible et montrer à l'élève que si lui est perdu, nous ne le sommes pas, nous : nous sommes parfaitement maîtres de la situation et tout va bien.

Parler le moins possible, résoudre le problème qui se présente, éventuellement donner une explication claire et courte, puis reprendre les habitudes et l'emploi du temps établi.

 

Pour résumer, en situation de crise, surtout rester calme, ne pas paniquer soi-même, ne pas se fâcher, ne pas s'énerver, parler le moins possible et éventuellement maintenir l’élève (plutôt en silence) dans l'angle d'une pièce pour l'empêcher de se faire mal...

 

Il sera toujours temps ensuite de revenir sur ce qui s'est passé, quand la situation sera redevenue calme. C'est-à-dire analyser les événements déclencheurs, si possible avec le jeune, lui expliquer ce qu'il a mal compris si c'est le cas, et mettre au point avec lui une stratégie pour la prochaine fois.

 

Chaque élève est différent... leurs crises sont donc toutes différentes. Certains sont très violents contre eux mêmes (se tapent la tête contre les murs, se mordent, se pincent...) Ou contre les choses : attention aux objets qui volent.

Rarement, ou quand on s'interpose, il arrive qu'on soit la cible.

 

 

Ces comportements sont souvent observés quand l'élève est non verbal : il ne peut pas expliquer son angoisse, et cela le frustre encore plus.

D'autres se mettent à rire sans raison et sans arrêt. Ou posent sans cesse les mêmes questions (qu'ils écoutent ou non la réponse, la question revient de toute façon sans cesse). Ils peuvent aussi se balancer, mettre en place des stéréotypies pour essayer de retrouver leur calme. Certains se plaignent : cela peut être de simples phrases répétées - "J'ai mal aux pieds", "J'ai mal à la tête", "Je veux voir le docteur"... pour expliquer un mal-être ; mais cela peut aussi aller jusqu'à expliquer à chaque personne rencontrée "Je ne vais pas bien aujourd'hui parce que..." et cela peut durer des heures à chaque rencontre !!

Tous ces comportements sont plus ou moins inadaptés...

A vous de voir lesquels sont à proscrire totalement mais aussi quels sont ceux qui peuvent être acceptables, et dans quelle mesure.

Est-il vraiment utile d'interdire à un jeune de passer ses mains devant ses yeux quand il a fini son activité ?

Par contre, si ce comportement est envahissant et qu'il ne fait que ça (les activités en autonomie sont impossibles), il faut trouver une solution, ou une alternative.

 

 

Pour diminuer l'apparition des crises, il est très important de ne pas les occulter pendant les périodes calmes.

On a tendance à vouloir profiter des ces semaines sereines !

Ces répits nous font tellement de bien qu'on croit qu'ils dureront toujours !

Mais ce n'est pas le cas ! Et ces moments sont les meilleurs pour travailler.

Quand l'élève présente une forte résistance aux changements par exemple, il ne faut pas attendre que les changements soient accidentels.

On peut en "prévoir" : mettre un item blanc (ou avec un point d'interrogation) dans l'emploi du temps pour commencer par exemple - cela permet d'avoir une activité inconnue dans la journée (cela peut être toujours au même moment de la journée dans un premier temps, ce qui créé quand même une routine rassurante au début).

 

Quand l'élève est non verbal, lui trouver un système de communication alternatif peut évidemment l'aider

Il faut alors penser à lui permettre d'exprimer ses émotions, mais aussi s'il a mal quelque part.

 

 

Si le niveau de l'élève le permet, il est possible de construire ensemble des scénarios sociaux qui permettent de décomposer les actions, donc de les rendre simples pour l'élève avec autisme, même quand il est en crise.

 

 

Remarque : cet article était une page... mais je n'ai le droit qu'à 30 pages, alors j'ai dû le changer de place !

Je vais maintenant pouvoir écrire une autre page !! Désolée pour le dérnagement !

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 18:03

Il est bien souvent très difficile, pour une personne avec autisme, de faire un choix...

 

On lit ça souvent, et je le remarque sur la plupart de mes élèves, mais je ne sais pas bien si c'est dû à leurs difficultés de compréhension, ou alors si c'est parce qu'il est difficile de se rendre compte des conséquences d'un choix... ou pour d'autres raisons !

 

Toujours est-il que j'ai un élève qui peut passer une demie heure à choisir entre deux magazines quand il a mérité d'en acheter un (c'est une récompense pour lui)...

Je pense qu'il a peur de se tromper en fait... et que du coup, il n'arrive pas à se décider...

 

Un enfant, quel qu'il soit, se rend-il compte que chacun de ses choix aura des conséquences ??

Je n'en suis pas sûre !!

 

Si on y réfléchit, les personnes avec autisme de haut niveau ont souvent des capacités mathématiques peu communes... peut-être que pour elles, les choix sont plus compliqués à faire parce qu'elles en mesurent justement méthodiquement chaque conséquence !

Parce qu'après tout, pour faire un choix judicieux, il faut commencer par mesurer l'impact de chaque possibilité du choix, afin de juger quel est celui qui sera le plus avantageux, ou le plus intéressant pour nous.

 

Résoudre un choix est donc personnel, et c'est aussi ce qui peut être difficile pour les personnes avec autisme : réussir à se projeter afin de savoir si elles apprécieraient ou non une position future, alors qu'elles vivent dans le concret et ont du mal à imaginer.

 

 

Dans le livre d'Eric Schopler (déjà cité) que voilà :

schopler

 

il y a une idée de jeu pour apprendre à faire un choix.

C'est un jeu en forme de fleur, pour ceux qui le connaissent mais ne le visualiseraient pas...

Il est bien fait, mais je me suis vite rendue compte qu'il était beaucoup trop compliqué pour mes élèves ! Alors j'ai inventé un niveau intermédiaire, un autre jeu à faire avant celui là.

 

Si cela vous intéresse, allez voir cette page :  Les jeux des choix (désolée, elle n'est pas encore finie).

 

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 13:48

Inforautisme asbl

Siège social : 20, clos du Bergoje - 1160 Bruxelles


Le Lien n° 1 - Année 2011 - Mois d'avril


Communiqué de presse

2 avril 2011 : Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme


Dans la résolution des Nations Unies 62/139 de 2007 concernant la journée mondiale de l’autisme, l’Assemblée Générale :


« invite tous les États Membres, les organismes des Nations Unies et autres organisations internationales concernés et la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et le secteur privé, à observer comme il se doit la Journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme, afin que le public connaisse mieux cette maladie ;


encourage les États Membres à prendre des mesures pour sensibiliser la société tout entière, y compris les familles, à la situation des enfants atteints d’autisme. »


A la veille de la journée mondiale de l’autisme, signalons qu’il n’y a pas (encore) de déclaration, ni d’action de sensibilisation de la part du monde politique en matière d’autisme.


En tant que représentants de familles belges concernées par l’autisme, nous alertons donc les média et la société civile et dénonçons l’état d’abandon dans lequel bon nombre de personnes avec autisme et leurs familles vivent dans notre pays. Dès le diagnostic d’autisme, commence en effet pour ces personnes un douloureux parcours du combattant, où les obstacles principaux sont l’ignorance, l’indifférence et l’exclusion.


Plus particulièrement en Communauté Française de Belgique, nous manquons cruellement de services d’intervention précoce et intensive, alors que des nombreuses méthodes éducatives (ex. : ABA) ont largement prouvé, partout dans le monde et même en France de manière expérimentale, leur efficacité en termes d’apprentissages et d’autonomie.


A l’âge scolaire, la carence en classes adaptées et en formation des enseignants exclut la plupart des enfants de tout progrès notable. Faute d’éducation à la communication, de nombreux jeunes développent des troubles du comportement graves et des sur-handicaps cognitifs. Ils cumulent ainsi les situations d’exclusion.


Le manque cruel de places et de services adaptés pour ces adultes devenus grandement dépendants laisse les familles seules face à la prise en charge de leur enfant et à la terrible angoisse de l’après-parents. Des nombreux adultes sont dès lors internés en hôpital psychiatrique, voire en prison, ce qui représente un énorme coût pour la société, aussi bien humain qu’économique.


Cet énorme gâchis pourrait être évité si l’Etat belge investissait dans le support aux familles et l’éducation de ces enfants. C’est pourquoi Inforautisme propose sans tarder la mise en place et en œuvre d’un « Plan Autisme » s’articulant à tous les niveaux de pouvoir de l’Etat.


En attendant, signalons que ce sont les associations de parents qui agissent et mettent en place des outils concrets destinés aux familles et aux accompagnants, pour que les personnes avec autisme deviennent des citoyens à part entière et non des citoyens entièrement à part !


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 19:08

Je reviens d'une semaine à Paris où j'ai eu la chance de participer à une formation très intéressante à l'IN-SHEA (il s'agit du MIN autisme, organisé par Mme Christine Philip).

 

Au mois de décembre, nous avions eu la chance de rencontrer Stéfany Bonnot - j'en ai déjà parlé - et cette fois, c'est Josef Schovanec qui est venu nous parler de l'autisme Asperger...

 

C'était gé-nial !!

 

Nous ne lui avons pas dit de peur de le gêner, mais mes collègues et moi l'avons trouvé fort séduisant !!

 

Il nous a expliqué plein de choses très intéressantes et très enrichissantes, en particulier une anecdote que je vais vous raconter à mon tour, car elle illustre très bien la façon décalée de ressentir les émotions qu'ont les personnes atteintes d'autisme.

 

L'intérêt du ressenti des émotions dans l'autisme, c'est un peu mon dada : c'était mon sujet de mémoire pour mon capa-sh, et ça reste toujours un domaine très important quand on travail avec un public avec TED.

 

Alors voilà :

Josef Schovanec était ce jour là sur un quai parisien en train d'attendre un RER. (Il se souvient très bien de la date, nous l'a dite, mais je ne suis pas aussi compétente que lui, et je ne m'en souviens pas... cela doit faire une dizaine d'années)

Une annonce a retenti quelques minutes avant l'arrivée du RER : le quai venait de changer, et il fallait emprunter les escaliers rapidement pour se diriger vers le bon quai.

Quelques parisiens pressés (pléonasme) ont alors décidé de traverser les voies pour aller plus vite.

Malheureusement, un RER est passé à ce moment là (il ne devait pas s'arrêter), et a fauché ces personnes...

Josef était aux premières loges, et a été témoin de cet accident dramatique...

Une femme, pas blessée mais témoin comme lui, s'était jetée par terre et pleurait, très choquée par la scène à laquelle elle venait d'assister.

Lui a regardé sa montre et s'est dit : "Zut, je vais être en retard".

 

Il n'est pas fier du tout en nous racontant cela, parce qu'il a appris que cette réaction est choquante pour nous... mais il a l'honneteté de nous le dire quand même, car il sait que nous comprenons que sa réaction n'est pas du tout dûe à un désintérêt des autres, ni à un quelconque égoïsme.

 

Tout le monde pourrait croire que sa façon de réagir prouve que les personnes atteintes d'autisme ne ressentent rien, ou ne perçoivent aucune émotion, aucun sentiment.

 

ET POURTANT, lisez la suite :

Il y a 10 ans, Josef Schovanec a donc continué sa route...

Mais il n'y a pas un jour depuis où il ne pense pas à la personne qui est morte sous ses yeux ce jour là (il y a finalement eu un mort, les autres étaient blessés).

Il s'est renseigné sur l'identité de ce monsieur, ainsi que sur sa biographie... Tout cela était important pour lui.

Croyez-vous que les autres témoins de ce drame en aient fait autant ???

 

Pour nous, réagir tout de suite en pleurant et criant est une réaction normale, nous sommes très choqués devant cet accident et nous réussissons à l'exprimer tout de suite... mais finalement, nous oublions vite et même si les personnes qui étaient sur le quai ce jour là n'ont certainement pas oublié, elles sont quand même vite passé à autre chose, et n'y pensent plus que rarement...

Alors que Josef, lui, n'a pas réagi ce jour-là...

Mais son émotion était très grande !!! Peut-être plus intense, peut-être moins, nous ne le savons pas et ce n'est pas une question d'intensité...

Son émotion ne s'est simplement pas exprimée de la même façon que celle des autres !!

 

Il a différé le choc dans le temps : il a dû se renseigner sur ce monsieur pour aller mieux, il a dû faire des recherches et ses pensées vont encore souvent vers lui...

Elle est comme ça, sa façon d'exprimer son choc.

Et si c'était de cette façon que s'exprime le plus souvent une émotion, ce serait la femme qui a pleuré qui serait en décalage, pas lui...

 

Qui sait quelle est la façon "normale" de réagir ???

 

Cela ne parait pas forcément plus normal de faire couler de l'eau sur ses joues, plutôt que de se renseigner sur la vie de celui qui vient de mourir sous nos yeux...

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 18:00

Ce livre de Birger Sellin est bouleversant.

Il a été traduit en français par le titre "Une âme prisonnière".

 

Temple Grandin, Donna Williams, Daniel Tammet sont très souvent cités quand on essaie de comprendre le fonctionnement autistique... mais je n'ai entendu parler de Birger Sellin que récemment (il y a quelques mois).

Je viens juste d'emprunter son livre au Centre Ressources Autisme... Depuis 3 ans, il n'a été emprunté que 3 fois...

 

Et pourtant ce livre est magnifique !

 

Le témoignage de Birger Sellin est bien plus proche de ce que vivent mes élèves que ceux de tous les autres auteurs atteints d'autisme que j'avais lus jusqu'à présent !

Je conseille cette lecture à tous ceux qui passent par ici !!! Plus d'infos ici.

 

birger-sellin1.jpgbirger-sellin2.jpg

 

L'auteur est atteint d'autisme, mutique, et envahi de stéréotypie... il est diagnostiqué déficient profond...

A 18 ans, on le met devant un ordinateur en lui tenant le coude et il se met à écrire : en fait il sait lire depuis l'âge de 5 ans alors que personne ne lui a appris.

 

De ses stéréotypies, il écrit :

"lorsque j'étais encore plus petit les stéréotypies pouvaient soulager un peu

ces mécanismes ne fonctionnent malheureusement plus c'est pour cela que je hurle autant ces derniers temps je ne peux pas vivre paisiblement et tranquillement avec cette angoisse je dois hurler les mortifications par l'angoisse prennent le dessus et m'étouffent moi sans-moi suis esclave de la puissance-miracle-d'angoisse"

 

De son instit :

"elle m'explique tout ce que je sais depuis belle lurette elle m'expliquait que la pomme de terre est un fruit de la terre ce que chaque imbécile sait"

 

 

Quelques passages pour vous donner envie :

 

"je désire quelque chose que je ne peux tout simplement pas savoir aucun être de ce monde j'explose d'agitation et d'impatience j'aimerais tant me sortir de ma vie isolée des comportements décadents derrière lesquels je me blinde je ne vis que la frustration de jour en jour sans espoir pour notre vie qu'elle puisse être simplement enlevée ou gommée de cet isolement sans issue je ne peux pas faire un soi-disant petit problème des disons faits d'isolement pesant des tonnes le fait est que techniquement ce n'est pas faisable doit rester presque sans résultat"

 

 

"l'angoisse me prend comme ça d'abord j'ai une sensation bizarre du côté de l'estomac ensuite cette angoisse rusée s'érige comme une bête sournoise contre tout le corps"

sur quoi il hurle car "un pauvre soi-disant birger ne connaît pas d'autres moyens pour arracher l'angoisse de son âme"

 

 

"l'angoisse dont je souffre le plus est celle de savoir comment je peux survivre une journée je consolide les heures glacées de la journée en établissant un prétendu important questionnaire en acier un système facile comme bonjour émanant ainsi de l'angoisse"

 

 

"je ne veux pas faire de calculs parce que je suis trop grand grand et intelligent et handicapé

je suis un triste cas"

 

 

"je pense qu'une véritable peur comme aujourd'hui je l'ai sans raison subitement cette angoisse est là et sans raison intérieure elle a disparu de nouveau"

 

 

"le fait est que je ne peux jamais parler

car je suis trop mauvais dans la réalité intérieure et c'est un fait je ne peux pas l'apprendre parce que je ne dirai tout simplement que des choses insensées je le sais les autres autistes aussi ils agacent les autres avec des répétitions permanentes et des phrases stupides

je ne pourrais parler comme j'écris seulement si l'autisme avait disparu et il n'y a pas de moyen parce qu'il n'y a aucun remède

il s'agit d'un dérèglement tel qu'il ne fut jamais décrit

c'est la coupure de l'homme des premières expériences simples comme des expériences essentielles et importantes par exemple pleurer

pleurer simplement sans inventer auparavant l'irritation et rire comme rient les enfants"

 

 

"un exemple pour montrer comment ils m'agacent est qu'ils papotent carrément en ma présence comme si je n'existais pas"

 

 

"je me sens le plus en sécurité le soir parce que tout est paisible j'ai besoin de la paix pour être heureux en moi jamais jene travaille mieux que le soir

les choses que je n'ose pas faire dans la journée me semblent faciles le soir"

 

 

"pour des raisons extraordinaires je suis en train d'élaborer un concept à savoir comment un être totalement sans-soi peut être transformé implacablement en un être comme les autres"

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